Le débat des rênes allemandes
Salut les amis,
Aujourd’hui sur un ton quelques plus solennel, nous voulons avec Manon discuter un sujet très très sensible dans le monde du cheval: les rênes allemandes. Avant que tout le monde ne se jette sur les fourches et les balais en criant: “à bas Rebecca et Manon!”, on vous rappelle que (comme tous nos autres postes d’ailleurs) le blog est la representation de nos opinions personnelles, que nous partageons avec vous dans le but d’un échange constructif, car on sait bien que dans le monde de l’equitation il y a plus d’experts que de praticiens ;)
En premier lieu, laissez moi souligner un premier point: bien entendu si vous êtes capable de vous passer des rênes allemandes, que votre cheval est parfaitement placé, actif et détendu dans le dos, épargnez-vous de devoir monter avec deux paires de rênes. Le point que nous essayons de défendre avec Manon est l’utilisation des rênes allemandes lorsque l’on veut travailler un point précis avec son cheval et qu’on a besoin d’un peu d’aide.
L’envie d’écrire cet article m’est venue assez facilement il y a quelques jours. Erès était dans sa période “je ne t’écoutes plus maman donc soit je cours vite soit j’avance pas mais tu choisi..” et j’avais vraiment du mal à la mettre au travail. Au cours d’une séance, Erès avait pris la mauvaise habitude de fuir ma jambe très fortement dès la moindre demande, lever la tête en mode giraffe et il m’était devenu impossible de l’arrêter. Ne voulant pas qu’elle apprenne cela comme un moyen de ne pas travailler et ne voulant pas lui arracher la bouche, je demande à une amie de me donner un paire de rênes allemandes. Une fois mises, les rênes étaient lâchent et Erès n’avait pas pris conscience de mon nouvel atout. Je continue donc ma seance comme si de rien n’était, petite pression des mollets: Erès repars comme une fusée sauf que cette fois-ci, elle n’arrive pas a remonter sa tete car les rênes allemandes prennent la tension et je peux l’arrêter calmement. Il ne m’aura fallu qu’une seule séance, une seule, pour résoudre l’émergent problème, et Erès n’a jamais réessayé.
Bon maintenant, pourquoi je vous raconte tout cela me direz-vous… Tout simplement par ce que les cavaliers/cavalières autour de moi me lançaient des regards noir car ils avaient associé les rênes allemande à de la torture sans même prêter attention à l’utilisation que j’en faisait. Donc voilà, notre monologue à la Rebecca et Manon sur le pourquoi du comment des rênes allemandes.
Je commencerais par dire que pour n’importe quel outil (ou aide) que vous utiliser avec votre cheval, le plus important est de l’utiliser de façon appropriée. Prenons l’example du licol éthologique par example. Manon en a publier un tutoriel sur youtube. Immédiatement, nous avons eu des commentaires: "le licol éthologique c’est dangereux vous devriez pas l’apprendre aux gens", etc. Le licol éthologique a des points de pression, qui par leur nom, indique qu’il a plus d’impact sur le cheval lors d’une demande qu’un licol plat. C’est pourquoi il est important de savoir que le licol éthologique est un outil et non un beau licol pour faire joli! Il en est de même pour les rênes allemandes; il faut savoir que c’est un outil qui, utilisé à tord, peut causer des dégâts. Tout comme pour les bandes de travail, les amortisseurs en gel, l’enrênement Pessoa à la longe, et tout autre object qui a un aspect plus technique. Ce n’est pas par ce que c’est compliqué que ce n’est pas bien, il faut juste faire attention.
Les rênes allemande ont le danger d’enfermer le cheval si elle sont mal ajustées, de plus elles sont souvent utilisées à tord dans le but de “placer” ou “descendre” la tête du cheval de force plutôt que d’essayer de lui faire comprendre au travers d’aides et un travail correct et en avant. C’est pourquoi il faut absolument apprendre à les utiliser correctement avant d’en faire l’emploi par vous même. Contrairement au gogues ou aux martingales, les rênes allemandes ne sont pas “fixes” et ont donc l’avantage de pouvoir être réglées par vous au fur et à mesure de la séance. Cela vous permet de les utiliser ponctuellement!
De ce fait, les rênes allemandes peuvent être une aide appréciée pour un cavalier qui doit encore apprendre a être “plus rapide” avec ses mains et veut évider des coups de tête en l’air de sa monture. Mais elles peuvent aussi être utile pour faire comprendre à un cheval ce que l’on veut de lui. Ainsi, avec une petite pression de rênes allemandes, il devient clair qu’avec rêne extérieure tendue, mouvement en avant et pression de jambe intérieure, monsieur cheval devrait apprendre a céder et se relaxer (ne rentrons cependant pas dans les details car nous le savons tous, il y a plusieurs chemins qui mènent à Rome etc).
Enfin, et je finirai la-dessus, je considère qu’il est beaucoup mieux de monter un cheval en rênes allemandes plutôt que dans une mauvaise attitude. Il est dans le meilleur intérêt du cheval d’être monté en rênes allemandes et travailler correctement grâce à des aides bien utilisées, plutôt que de le monter sans, le voir creuser son dos et mal travailler. Encore une fois, ceci est l’expression de nos sentiments personnels avec Manon, nous savons bien que mal utilises les rênes allemandes peuvent être un outil dangereux sans compter que chaque cheval y réagit différemment. Maintenant que vous avez notre point de vu, nous serions ravies d’en discuter avec vous par mail, messages sur Facebook ou autre!
Bisous, bisous,
Xx Manon et Rebecca.